26 de agosto de 2024

26 de agosto de 1789


Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789

Les représentants du peuple français, constitués en Assemblée nationale, considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'homme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs ; afin que les actes du pouvoir législatif, et ceux du pouvoir exécutif, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés ; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous.

En conséquence, l'Assemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Être suprême, les droits suivants de l'homme et du citoyen.

Article 1er

Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.

Article 2

Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression.

Article 3

Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.

Article 4

La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi.

Article 5

La loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société. Tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas.

Article 6

La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.

Article 7

Nul homme ne peut être accusé, arrêté ni détenu que dans les cas déterminés par la loi, et selon les formes qu'elle a prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres arbitraires, doivent être punis ; mais tout citoyen appelé ou saisi en vertu de la loi doit obéir à l'instant : il se rend coupable par la résistance.

Article 8

La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée.

Article 9

Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s'assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi.

Article 10

Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi.

Article 11

La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.

Article 12

La garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée.

Article 13

Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.

Article 14

Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi, et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée.

Article 15

La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration.

Article 16

Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de Constitution.

Article 17

La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité.

24 de agosto de 2024

El día que no tuvo lugar

 

Le Massacre de la Saint-Barthélemy (hacia 1572-1584). Museo Cantonal de Bellas Artes de Lausanne

«Se podría llamar a los Essais que escribió Montaigne Atmosphère de Saint-Barthélemy.

Montaigne participó en el olvido deliberado de un acontecimiento monstruoso. Es lo que llamamos hoy en día una «denegación». Un grupo de hombres deseó ser leal al rey. Estos hombres, que se llamaban a sí mismos «humanistas», decidieron desvincular la fecha de la masacre de San Bartolomé. No solo se resolvieron a ello, sino que juraron erradicarla del curso del tiempo.

¿Por qué la página del 24 de agosto fue arrancada del diario de Montaigne, que es, de hecho,  una cronología universal que le regaló su padre, conocido como Beuther, y que se conserva en el aire acondicionado, límpido, luminoso, gélido, de la Reserva de la Bibliopteca Municipal de Burdeos? ¿Quién la arrancó? No fue el tiempo quien la arrancó. ¿Por qué Montaigne movió la mano? ¿Por qué Montaigne arrancó un día? ¿Por qué arrancó ese día de su gran libro de horas? ¿Por qué arrancó el único día del que habría sido necesario acordarse?»

Les heures heureuses. Pascal Quignard. Éditions Albin Michel, 2023

19 de agosto de 2024

Premio literario Giuseppe Tomasi di Lampedusa 2024

 


El día 3 de agosto de 2024 tuvo lugar, en Santa Margherita di Belice, provincia de Agrigento, en Sicilia, donde se encuentra el bello palacio de la infancia del escritor Giuseppe Tomasi di Lampedusa, la concesión del Premio Letterario Giuseppe Tomasi di Lampedusa a la mejor novela internacional publicada en Italia al escritor francés Pierre Michon por la traducción al italiano de Vies minuscules  (Vite minuscole, Adelphi, 2023).

Por motivos de salud, el autor francés no pudo acudir a la concesión, siendo su compañera, la profesora de la Sorbonne Élodie Chamblas-Montel, la encargada de leer el discurso de agradecimiento del laureado.

El texto que sigue es la traducción al castellano de ese discurso. Doy las gracias más efusivas a Élodie Chamblas-Montel y a Mercedes Monmany, miembro del jurado, por su amabilidad al facilitarme el original en francés.


3 de agosto de 2024, en Donnafugata  


Excelencia, permitidme que me dirija directamente a vos: Don Fabrizio Corbera, Príncipe de Salina, es un honor ser recibido,  al  fin, en vuestra residencia de Donnafugata.

Ante todo, debo decir que estoy encantado. En realidad, ¿no es nuestro encuentro, en sí mismo, un encantamiento? Es un cuento de hadas, estamos entre espíritus. Príncipe, vos sois el sueño de un autor que os hizo morir en paz en 1888 en un hotel de Palermo. Y qué alegría: semioculto tras vuestra colosal complexión, vuestros hercúleos pasos, él también está aquí esta noche, el «viejo gordo», el espectro que os soñó, vuestro  «autor», Su Excelencia el Príncipe Giuseppe Tomasi di Lampedusa, que también murió en paz convertido en «un montoncito de polvo lívido», en Roma, en 1957, cuando yo tenía doce años.

Y yo, de hecho, que no puedo estar entre vosotros, ¿no soy también un espectro? Toda persona ausente tiene algo de fantasma. Aunque no esté muerto ni sea un Príncipe.

¿Acaso somos algo más que sombras, nosotros mismos, encerradas en un castillo en ruinas, como la literatura, como Sicilia, como Europa?

No. Nosotros no estamos bailando ninguna danza macabra: nuestro encuentro encantado demuestra, aquí, al contrario, que nada está en ruinas, ni la literatura, ni Sicilia, ni Europa.

Por supuesto, no podremos derrotar la insensata idea de Nación. No restauraremos la aristocracia de la virtud, si es que alguna vez existió. Ninguno de nosotros tres mejorará a la humanidad.

Pero hemos podido y podremos siempre conmoverla. Porque somos escritores. Multiplicadores de emociones. El corazón de cada uno  latirá más deprisa cada vez que evoquemos nuestro vals con Angélica, a la que no hemos podido expresar nuestro amor. Cada uno reirá tristemente cada vez que pongamos en escena a una clase social que asciende al poder, a los indignos y desafortunados advenedizos. 

A veces incluso encontramos nuevas formas o nuevos temas para emocionarnos. La literatura sigue llena de habitaciones inexploradas, tanto en el pasado como en el futuro; y como vos dijisteis, don Fabrizio Salina, «un palacio en el que se conocieran todas las habitaciones no sería digno de ser habitado».

Dejemos que Salina sueñe con bailar un vals o con cazar perdices. Me gustaría decirle solo a usted, Giuseppe di Lampedusa, lo que ya sabe, que las Vies minuscules no alcanzan las alturas monumentales de su Gattopardo. Sin embargo, creo que compartimos algunos rasgos.

Tenemos gusto por una ruralidad arcaica. No importa que este gusto esté sociológicamente alejado debido a nuestros respectivos nacimientos y a la lucha de clases: usted se inclina por los señores, yo por los siervos, los advenedizos. Eso no nos separa: compartimos la idea de que la opinión es una forma de miopía.  

Compartimos un uso eufórico, exaltado, de la literatura. Usted dice «llorar lágrimas de belleza» cuando lee los versos más hermosos. A mí me pasa lo mismo.

Pero nuestro eclecticismo como lectores es tan total que puede manifestarse perfectamente como asentimiento a todo lo que se ha escrito o como indiferencia.

Seamos lectores o autores, reconocemos un estilo por su corpulencia: usted prefiere los textos que llama «magros», secos y vívidos, como los de Stendhal, a los «gordos», adjetivados y metafóricos, como los de Proust. Estoy de acuerdo en este punto, pero lo cierto es que nos gusta tanto Ptoust como Stendhal, a usted y a mí.  

Usted deplora que Il Gattopardo sea un libro gordo, igual que todo Shakespeare, es cierto. Y como Vies minuscules, aunque yo sea físicamente delgado.

¿Quizá sea porque nuestro arte absorbe las influencias opuestas, tanto las de los flacos como las de los gordos?

Tenemos, sobre nuestras obras, el mismo criterio  mudable. Pasamos de una vanidad burlesca, que nos hace proclamar «habiendo escrito esto, somos dioses», al disgusto más profundo de una confesión: «nuestra literatura es una porquería».

Sobre todo, usted lo ha dicho a menudo del Gattopardo lo mismo que yo de Vies minuscules: se trata de libros escritos «en estado de gracia», como independientemente de su autor, suspendidos, venidos de lo más profundo de la especie o de más allá de la especie. Nos jactamos, indudabemente, de ello.

Pero silencio. Mi mensajera nos lleva de la mano. Unámonos a Salina bajo la «sublime normalidad de los cielos» y saludemos a todos nuestros amigos aquí reunidos para beber marsala a nuestra salud  de espectros.

12 de agosto de 2024

En ese jardín que amábamos


En ese jardín que amábamos. Pascal Quignard. El cuenco de plata, 2021
Traducción de Carlos Schilling

«Even inanimate things have their music. Listen to the water dropping from a faucer into a bucket partially filled». Simeon Peace Cheney, Wood Notes Wild.

Pascal Quignard tiene un problema de índole psicológica con una época concreta del año, los días que van desde mediados de noviembre hasta diciembre, que le provocan un insoslayable sentimiento de depresión; pero él mismo ha desarrollado una terapia: escribir. Escribir para derribar los muros que desarticulan la unión entre el pasado y el presente y, de este modo, traerlo todo al hoy, desde donde puede gobernarse, manipularse, para encaminarse a la eternidad. Escribir para burlar al tiempo.

En el año 1989, esa terapia se materializó mediante el Monsieur de Sainte-Colombe, de quien recreó su vida en Todas las mañanas del mundo; en 2016 se centró en el reverendo Simeon Pease Cheney, un oscuro y desconocido pastor norteamericano que anotó todos los sonidos que le rodeaban, especialmente los cantos de los pájaros que acudían a su jardín, entre 1860 y 1880, en Wood Notes Wild, un libro que publicó a sus expensas Rosemund, su hija. El resultado de este proceso es En ese jardín que amábamos (Dans ce jardin qu'on aimait, 2017).

Quignard hace uso de la escritura teatral para, con la ayuda de un recitador, generar una especie de cuadros en los que escenifica diversos episodios de la vida del reverendo Cheney.

«Esta historia doble —la de un viejo músico apasionado por la música espontánea de la naturaleza indiferente a los hombres y el destino de una mujer soltera que desea difundir a toda costa la obra ignorada de su padre— adquirió en mí no la forma de un ensayo ni de una novela, sino de una serie de escenas amplias, tristes, de acción lenta, refinadas, tranquilas, ceremoniosas, muy cercanas al teatro del mundo japonés de antaño».

El punto de partida, ausente de la trama pero presente a lo largo de la obra, el gatillo que dispara tanto la novela como la extraña propensión del protagonista, es la muerte de su esposa al parir a su hija y el depósito de sus cenizas en el estanque de ese jardín que tanto amaba, que tanto amaban; un jardín que rememora y celebra el jardín primigenio, el jardín del Edén, cuyos restos ha intentado conservar, aun sabiendo que la muerte de su esposa significaba su definitiva e irrevocable expulsión.

«Los sueños no son solo deseos que se liberan de los obstáculos del día, 
 o que engañan el hambre que uno no puede sentir mientras duerme y que amenaza con despertarnos, 
o que alejan la sed de la garganta, 
o que burlan los impulsos repentinos, las impaciencias inexplicables que surgen del cuerpo. 
¿Qué son los sueños? 
Los sueños son sobre todo regresos, 
extrañas recurrencias en las que aquello que se ha vuelto invisible reaparece como visible sin por eso alcanzar la realidad o el día».

La vida cotidiana con su hija, el seguimiento de su desarrollo, le recuerdan constantemente a su esposa y representan, a la vez, el culmen de la felicidad  y de la tristeza, por lo que tiene, Rosemund, su descendiente, la viva imagen de su mujer, y por lo que le falta, ella, Eva. Esa ambivalencia afecta al sentimiento del reverendo hacia su hija: ama a Rosemunde por encima de todos los seres vivos, pero la desprecia porque es la causante de la muerte de Eva. Esa profunda tristeza toma la forma de una expiación en la parte que no es la causa del nacimiento de su hija, porque fue él mismo quien, ante la disyuntiva planteada por el médico, escogió la vida de su hija a la de su mujer.

«La naturaleza es más profunda que los miles de dioses que nacieron de ella en otros tiempos. 
La naturaleza se sostiene en el fondo de Dios. 
Pues es lo que fuimos antes, los gatos, las musarañas, las mariposas, las abejas, las flores  —nos consuela de todo. 
Es nuestra fuente que nos consuela cuando lo contemplamos. 
La mujer que he perdido la recuperé en la fuente, en el interior de sus piernas largas y pálidas,  
en la fuente profunda. 
¿Quién no se protege en el origen? 
El verdadero nombre de Dios es el comienzo. 
El comienzo comienza antes que el propio Dios...»

Simeón envejece y va perdiendo la vista; su hija, que había sido expulsada de su casa, vuelve porque ya no puede oir la música de piano y se ha visto obligada a dejar sus clases. El único consuelo del padre es su libro, compuesto a lo largo de los años de la ausencia de Eva, que nadie quiere publicar; el libro en el que ha anotado el canto de los pájaros que sobrevuelan y se posan en su jardín, que no es más que un homenaje a quien pasaba sus horas en él y cuya presencia el tiempo no ha borrado todavía; y es que esos pájaros son los testigos del primer jardín y siguen cantando en él igual que lo hacían porque, a diferencia de los hombres, ellos jamás fueron expulsados.

«El pasado refluye con los días que se acumulan, arranca violentamente las algas de las mareas más grandes, arrastra los caparazones, erosiona los fragmentos, deshace los huesos de jibia blanquísimos,,
amontona la arena que produce.
Es necesario comprender ese mundo».

Wood Notes Wild habla de todo eso, del canto de los pájaros, del jardín y de Eva, y el reverendo Cheney no tuvo más remedio que elaborarlo, pero le estaba vedada su publicación —igual que Moisés con la tierra de Canaán—; esta quedó en manos de su hija, que lo hizo a sus expensas, cerrando, a su modo, el círculo que rompió cuando, al nacer, asesinó a su madre.

«La hiedra imposible de arrancar que crece sobre la tumba,
cuanto más la arrancamos, más la cortamos, más la podamos, más gruesa se vuelve, y más oscura, polvorienta, sofocante, densa.
Esa hiedra es como el tiempo».

Otros recursos relativos al autor en este blog: https://jediscequejensens.blogspot.com/search?q=pascal+quignard 

5 de agosto de 2024

El sueño. Los Rougon-Macquart XVI

 

El sueño. Los Rougon-Macquart XVI. Émile Zola. Ediciones Nauta, 1973
Traducción de Mariano García Sanz

El sueño (Le Rêve), decimosexto volumen de la serie de los Rougon-Macquart, fue publicada por  primera vez por G. Charpentier et Cie., Éditeurs, París, en 1888, un año después que La Terre (1887), de cuya controversia no puede considerarse exenta, y un año antes de otra de las obras más polémicas, La bestia humana (1890). La protagonista principal, Angélique Rougon, es la hija de Sidonie Rougon y nieta del matrimonio entre Pierre Rougon y Félicité Puech; la acción transcurre a lo largo de la década de 1860 en la localidad de Beaumont-sur-Oise, inspirada en la ciudad de Cambrai.

Una criatura de seis años es rescatada del frío y de la calle por la familia Hubert, un matrimonio de artesanos bordadores: es Angélique, una huérfana recogida en adopción por un par de familias, de la última de las cuales se ha escapado por malos tratos. Zola plantea un argumento corriente en la literatura de la época, pero despliega, ya a partir de ese momento inicial, su dominio del punto de vista, adecuándolo a las circunstancias de la trama y, sobre todo, de los personajes: la mole de la iglesia de Santa Inés de Beaumont, anexa a la vivienda de los Hubert, amenazante cuando Angélique busca un inseguro refugio en sus aledaños, deja de ser intimidatoria cuando es llevada allí por su nueva familia adoptiva.

«Aquella mañana, al entrar en la iglesia, Angélique se encontró nuevamente bajo el pórtico de Santa Inés. Durante la semana se había producido un falso deshielo, seguido de un frío tan extremado que la nieve de las imágenes, medio fundida, se congeló con una floración de racimos y agujas. Se veía ahora una extensión de transparentes ropajes de hielo, con encajes de cristal, que cubrían a las vírgenes. Dorotea sostenía una antorcha, cuyas límpidas aguas goteaban sobre sus manos; Cecilia llevaba una corona de plata, de la que se desprendían vivientes perlas; Águeda, en el tormento, quedaba acorazada por una armadura de cristal, y todas las imágenes del tímpano semejaban estar allí desde hacía siglos, tras los cristales y las gemas de un gigantesco relicario. Inés, por su parte, arrastraba un manto de trama luminosa cubierto de estrellas. Su cordero tenía vellones de diamantes y la palma tomaba el color del cielo. Todo el pórtico resplandecía bajo la pureza del inmenso frío».

A pesar de su comprometido origen, Angélique se adapta a la vida familiar de forma gradual, casi en régimen de enclaustramiento. Es educada en los principios morales de los Hubert y contribuye eficazmente al taller de bordados. Zola pone en escena el valor que posee la reeducación para las clases más humildes, una fuerza imprescindible para superar una supuesta tendencia innata a la disipación, al crimen y a la consecuente desgracia, que, no obstante, parecen permanecer en amenazante latencia.

El libro que contribuye a la definitiva conversión al bien de Angélique es La leyenda áurea, el compendio de vidas de santos y mártires de Jacobo de la Vorágine, con la coincidencia de la determinante integración al religioso ambiente familiar con un exceso de celo —la imbatible fe del converso— que llega incluso a preocupar a Hubertine, su madre adoptiva. El proceso de acogimiento lleva a su marido, después de minuciosas pesquisas, a averiguar su filiación, pero dadas las circunstancias, esconde el hallazgo a su esposa y a la propia Angélique —les dice que la madre murió—, materializando inmediatamente su adopción.

«Una hora después, Hubert rondaba alrededor de la tienda de la señora Sidonie. Entrevió una mujer enjuta y pálida, sin edad ni sexo, vestida de negro, con el estigma de los más viles menesteres. El recuerdo de su hija, nacida del azar, jamás debió dar calor a su empedernido corazón de celestina. El hombre se informó discretamente de cosas que luego no comunicó a nadie, ni siquiera a su propia esposa. Sin embargo, aún titubeaba y fue a pasar por última vez ante el misterioso almacén. ¿Debía, acaso, darse a conocer y obtener su consentimiento? Pero era a él, al hombre honesto, a quien correspondía juzgar si tenía derecho a romper aquellos lazos para siempre. Bruscamente, dio la vuelta, y por la noche llegaba a Beaumont».

Las plácidas veladas de trabajo, que les tiene ocupadas las manos pero libres las bocas, se aprovechan para poner al corriente a Angélique —y al lector— de algunos episodios de la historia local, entre los que se encuentra la explicación de la extraña circunstancia de la existencia de un hijo del obispo. La descripción de su belleza y de su incalculable riqueza provoca el ingenuo ensueño de Angélique, que ya se ve unida de por vida con semejante buen partido, ante la incredulidad burlona de sus padres adoptivos. Zola pone en evidencia, a la vez que cuestiona, cómo el carácter soñador de Angélique actúa como remedio común de la gente humilde para huir de su clase, aun con la convicción de que no se trata más que de fantasías, un rol parecido al que adjudica al celo religioso, que tiene más de idolatría que de fe.

«Cierta tarde, se echó en brazos de Hubertine sumida en llanto, cuando, lejos de hallarse afligida, se sentía enteramente dichosa. Por las noches, sobre todo, tenía deliciosos sueños en los que veía pasar lejanas sombras, y tal era su encanto que no osaba recordarlos al despertar, confusa ante el goce que le proporcionaban los ángeles. A veces, hundida en la inmensa cama, se despertaba sobresaltada, con las manos unidas sobre el pecho, sintiendo tal sofoco, que tenía que saltar descalza al suelo, para ir corriendo a abrir la ventana, donde permanecía estremecida bajo la caricia del aire fresco, que la sosegaba. Era un continuo asombro el que experimentaba al observar que no se reconocía, sientiendo cómo crecía con dichas y penas desconocidas, en su encantada floración de mujer».

Angélique, desde su cándida inocencia, permanece a la espera de un milagro que cree que le está destinado, cuya naturaleza y alcance ni siquiera intuye pero que, sin duda, piensa honradamente que merece.

Ese suceso extraordinario se materializa un día mediante la aparición, en lo más profundo de la noche, de un hombre en el jardín contiguo a la residencia familiar. El prodigio se completa con el reconocimiento, por parte de la joven —ella, que ni siquiera había imaginado la naturaleza del milagro— del hombre —un vidriero que trabaja en la catedral, Félicien— cuya sombra había revelado su presencia; y la aventura que les hace descubrirse el uno al otro no es una gloriosa gesta de armas, sino la pérdida de una camisa en la corriente del lavadero comunitario. Un encuentro que, realmente, sorprende, avergüenza y maravilla a ambos por igual.

«Angélique, que hasta entonces había seguido ansiosamente el salvamento [de la camisa en la corriente], sintió ganas de reír, una risa franca remontaba de sus costados. ¡Oh! ¡Aquella aventura en que tanto había soñado, aquel encuentro al borde de un lago, el terrible peligro del que la libraba un hombre joven más hermoso que el día! San Jorge, el tribuno, el guerrero, no era más que ese pintor de vidrieras, ese joven artesano que llevaba una blusa gris. Cuando le vio volver, con las piernas mojadas, sosteniendo la chorreante camisola torpemente, comprendiendo lo ridículo de la pasión que el mozo había puesto en arrancarla de la corriente, la joven hubo de morderse los labios para contener la explosión de regocijo que le cosquilleaba la garganta».

Zola, doblando el conflicto —recuérdese el inicial, el pasado de la protagonista, con el peligro que conlleva que su naturaleza acabe imponiéndose finalmente sobre la educación que le han procurado los Hubert, que queda latente desde las primeras líneas de la novela—, dirige su atención hacia esa nueva dirección, el conflicto entre sus sentimientos, que Angélique no sabe identificar por falta de preparación sentimental y personal, ni juzgar, por falta de vida, y la orientación moral que le han inculcado sus padres adoptivos. Esa mezcla irracional —aunque hubiera contenido algún incidio de racionalidad, el resultado hubiera sido el mismo: Angélique desconocía cualquier atisbo de razón— de conceptos confundidos, de lecturas no digeridas, de ignorancia y de inocencia, la conduce a un estado permanente de agitación maníaco depresiva y, por culpa de las lecturas piadosas, a una renuncia artificiosa —demasiados mártires— al amor, a esas alturas ya mutuo, por Félicien.

«—[...] Cuando vino a casa con su dibujo de Santa Inés,. me sentía encantada de trabajar para usted, estaba convencida de que volvería cada día. Y, observe un poco, simulé aquella indiferencia, como si hubiera puesto todo mi empeño en echarle de casa. ¿Será posible que se experimente la necesidad de hacerse desgraciada una misma? Mientras hubiera querido acogerle con los brazos abiertos, existía en mí, en el fondo de mi ser, una mujer distinta que se rebelaba, que le temía y sentía desconfianza hacia su persona, que se complacía en torturarle con la incertidumbre, con la vaga idea de una disputa a entablar, con vistas a hacer olvidar la causa más antigua. No siempre soy buena, ese otro yo me hace rehusar las cosas que ignoro... »

La celebración de la fiesta religiosa local revela la verdadera identidad de Félicien y confirma que aquello que soñó Angélique y con lo que fantaseó era una verdadera admonición. Pero el descubrimiento de esa identidad, y la identidad misma, serán los desencadenantes de la tragedia.

Por más que Zola quisiera apaciguar las aguas de la crítica después de la recepción por parte de esta de La terre, tanto el tema como el tratamiento de El sueño pueden desconcertar al lector de Los Rougon-Macquart. Se ha especulado con el hecho de que en la época en que fue escrita Zola acababa de conocer a Jeanne Rozerot, futura compañera y madre de los dos hijos del escritor, pero la  suposición de que esa circunstancia pudiera modificar la orientación general de la saga —y la literatura, en general, de Zola— cae por su propio peso por increíble, del mismo modo que la sospecha de que se trate de una parodia de sus queridos románticos. En todo caso, una novela de esa naturaleza —una de las más cortas del ciclo, por cierto— rompe la línea general pero, bajo una visión general de la saga, suplementa perfectamente la intención del autor de escribir «una historia natural y social de una familia durante el Segundo Imperio».

Relación de los títulos que componen el ciclo (fuente: Wikipédiay Notas de Lectura, cuando proceda, incluidas en este blog:

La Fortune des Rougon, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, Paris, 1871
La fortuna de los Rougon. Los Rougon-Macquart I
La Curée, A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, Paris, 1872
La jauría. Los Rougon-Macquart II
Le Ventre de Paris, Charpentier, Paris, 1873
El vientre de ParísLos Rougon-Macquart III
La Conquête de Plassans, Charpentier, Paris, 1874
La conquista de Plassans. Los Rougon-Macquart IV
La Faute de l'abbé Mouret, Charpentier, Paris, 1875
La culpa del abate Mouret. Los Rougon-Macquart V
Son Excellence Eugène Rougon, Charpentier, Paris, 1876
L'Assommoir, Charpentier, Paris, 1878
El tugurioLos Rougon-Macquart VII
Une page d'amour, Charpentier, Paris, 1878
Nana, Charpentier, Paris, 1880
Naná. Los Rougon-Macquart IX
Pot-Bouille, Charpentier, Paris, 1882
Au Bonheur des Dames, Charpentier, Paris, 1883
El Paraíso de las DamasLos Rougon-Macquart XI
La Joie de vivre, Charpentier, Paris, 1883
Germinal, Charpentier, Paris, 1885
GerminalLos Rougon-Macquart XIII
L'Œuvre, Charpentier, Paris, 1886
La obra. Los Rougon.Macquard XIV
La Terre, Charpentier, Paris, 1887
Le Rêve, Charpentier, Paris, 1888
El sueño. Los Rougon-Macquart XVI, en este post
La Bête humaine, Charpentier, Paris, 1890
La bèstia humana. Los Rougon-Macquart XVII
L'Argent, Charpentier, Paris, 1891
La Débâcle, Charpentier et Fasquelle, Paris, 1892
Le Docteur Pascal, Charpentier et Fasquelle, Paris, 1893